Pour ceux qui ne connaîtraient pas, Stormwatch était l’un des deux titres phares de WildStorm à sa création (d’où le « Storm »). Le principe de l’équipe est simple, ils sont le bras armé de l’Organisation des Nations Unies.
Après quelques années d’histoires assez bateau, arrive Warren Ellis, à qui Lee a très clairement laissé carte blanche pour faire ce qu’il veut de l’équipe et en seulement quelques numéros, Ellis opère à une véritable révolution, remplaçant un à un tous les membres de l’équipe par ses propres créations, des personnages qui, à la différence des simples badass de Lee, semblent tous incroyablement humains (Jenny Sparks, Jack Hawksmoor, Apollo, Midnighter, Doctor, Engineer) et allant jusqu’à
En termes d’intrigue, Ellis exploite la place géopolitique de Stormwatch comme jamais, introduisant des tensions croissantes avec les gouvernements, alors que l’équipe prend peu à peu son indépendance de ces autorités politiques qui en principe leur donnait leur légitimé. En cela, le run entier tourne autour d’une opposition assez intéressante entre des hommes politiques élus qui en réalité défendent leurs intérêts propres et le superhéros se voulant bienveillant sans répondre à quiconque, dans la lignée du Miracleman de Moore ou du Kingdom Come de Waid mais avec une approche politique plus poussée encore (et cette dynamique continuera à être exploitée par la suite, tant par Millar que par Brubaker). S’en dégage une ligne quelque peu floue entre héros et villains qui, là où d’autres séries ne font que rendre tous les personnages antipathiques, est ici cultivée et explorée, les héros d’hier apparaissant malgré eux comme les villains d’aujourd’hui. Accompagné de cette dimension plus politique, l’opposition entre plusieurs visions de la place du pouvoir dans la société résulte en des histoires bien plus fines qu’une grande partie des comics lambda.
J'annonce déjà le prochain : toujours par M. Warren Ellis, Planetary!