Flashpoint (2011)

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Vittorini
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Flashpoint (2011)

Message par Vittorini »

Alors que les semaines passent et que l’on se rapproche lentement mais sûrement de la première adaptation cinématographique du Flash, je me suis penché sur tous les a priori dont je devrais me débarrasser pour ENFIN arrêter de bitcher sur ce projet et, l’un des principaux trucs qui me gavent, outre Ezra Miller en Barry Allen et Kiersey Clemons en Iris West, ça doit être la principale source d’inspiration du film : Ze FlAsHpOiNt.

J’ai eu une légère affection pour Flashpoint, il y a quelques années, parce que cet évent nous a offert de chouettes tie-ins, notamment GL, Superman, Kid Flash et, of course, Batman. Aussi, je me suis dit que si cette mini n’avait pas servi de rampe de lancement branlante au New 52, on apprécierait peut-être plus ce récit à sa juste valeur : une expérience qui a viré au cauchemar.

Aujourd’hui cependant, et ce depuis l’adaptation animée, je suis toujours impressionné par la popularité de cet arc narratif qui est, pour beaucoup, LE récit emblématique du Flash ... ce qui est en fait assez triste quand, hormis le dernier numéro, Barry Allen est totalement secondaire dans le récit et toute la Flash Family y est inexistante. Alors en fait, Flashpoint, c’est quoi ? un récit pour les gens qui n’aiment pas trop le Flash ?

Là où c’est davantage problématique, à mon sens, c’est que c’est révélateur d’un échec : depuis 11 ans, on a rien trouvé, ni proposé de mieux sur Barry Allen qu’une mini où on le montre égoïste et indirectement responsable de la mort de millions de gens. Même The Flash : Rebirth, malgré ses défauts, reste bien plus emblématique mais demeure pourtant visiblement boudé par le grand public.

L’idée de base est pourtant loin d’être bête : le premier Mirror Master piège le Flash et, grâce à une invention, le manipule en s’appuyant sur sa plus grande douleur, la mort de sa mère, le poussant à remonter le temps.

Si la création d’une dystopie en remontant le temps semble incohérente selon le Rogue War de Johns, on peut tout de même tenter de rationaliser ça en partant du principe que l’effet boule de neige est moins important sur une courte durée (9 mois pour ce qui est arrivé à Linda) ou alors que la Speed Force de Thawne crée des dommages irréparables. Mais bref. En soi, c’est pas bête, ni inintéressant.

Le principal problème que j’ai avec cette mini, outre le peu d’importance du Flash, c’est bien l’absence de tout son mythos.

A aucun moment Barry ne tente de retrouver ses proches : Iris, Wally, Bart, non, il se tourne vers Batman. Batman qui, aux dernières nouvelles, et à l’exception notable de RoBW, n’a aucune expérience réelle en terme de manipulation de la timestream. Y a même tout une sous-intrigue sur la disparition de Keystone qui est écartée en un panel. Un seul foutu panel. Et deux lignes de dialogue.

J’aurais aimé que Flashpoint parle de ça, d’une famille décomposée qui tente de recoller les morceaux et recomposer la magnifique fresque du DCU et de la Flash Fam, plutôt que des version alternatives et caricaturales de héros qui n’avaient probablement pas leur place dans un tel récit, ou en tout cas pas une place aussi importante.

De fait, on passe plus de temps à suivre Cyborg, Batman ou Captain Marvel et les quelques gusses qui tentent de sauver les meubles qu’avec le personnage principal dont le seul exploit notable est de faire des AVC durant 5 chapitres, et de se faire foudroyer plusieurs fois, quitte à finir défiguré. Et il ne fait que ça.

Certes, Flashpoint #5 finit sur une jolie scène, un peu facile, mais jolie quand même où Barry fait son deuil et récupère tous les souvenirs qu’il avait pré-Crisis (Faudrair que Williamson relise ces dernières pages, lui et tous ceux qui souhaiteront écrire sur Nora). Mais voir un héros nettoyer le merdier qu’il a foutu, c’est pas non plus la conclusion la plus enthousiasmante qu’on ait pu nous offrir.

De manière générale, je trouve que cette mini nous explique incroyablement bien pourquoi la RetCon de la mère morte se classe en tête des pires idées de merde : Barry Allen, de manière encore pire que le Batman, est désormais coincé avec ce passé qui ne passe pas, puisque l’essence même de son pouvoir, et l’acquisition de ce pouvoir, seront toujours directement liés et constamment en contact avec cet événement.

Jusqu’à présent, le charme des récits Silver Age, c’était d’utiliser le Flash pour trouver la nouvelle frontière : spatiale, dimensionnelle, temporelle aussi ... mais dans le futur. Et bien que l’on ne cesse de nous répéter, depuis 9 longues années, que le sens du Flash, la finalité du Flash, c’est d’aller de l’avant, on aura, il semblerait, encore pour longtemps son regard tourné en arrière et un Barry Allen tétanisé, immobile, parce qu’il ne peut rien faire et rien changer.

Bah voilà Geoff Johns, non content d’avoir dégommé le DCEU, il fallait aussi que tu détruises à jamais le Flash ! Et Nora Allen !

HONTE !

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DarkChap
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Re: Flashpoint (2011)

Message par DarkChap »

Vittorini a écrit : 20 juin 2020 23:05 Le principal problème que j’ai avec cette mini, outre le peu d’importance du Flash, c’est bien l’absence de tout son mythos.
J'aurais même dit, plus généralement, l'absence de tout mythos. Là où des events comme Crisis on Infinite Earths choisissent de conclure des années de continuité en célébrant l'univers dans tous ses détails, dans Flashpoint, le DCU post-Crisis a déjà disparu et on est censé accueillir les bras ouverts le retour des quelques miettes qui ont survécues à l'issue de l'event.

Après, je crois que c'était volontaire. Johns ne voulait pas que l'on regrette ce que l'on était en train de perdre donc l'univers devait déjà être méconnaissable et il n'était pas question de s'attarder avec des personnages qui ne survivraient pas aux New 52.
Vittorini a écrit : 20 juin 2020 23:05 Certes, Flashpoint #5 finit sur une jolie scène, un peu facile, mais jolie quand même où Barry fait son deuil et récupère tous les souvenirs qu’il avait pré-Crisis (Faudrair que Williamson relise ces dernières pages, lui et tous ceux qui souhaiteront écrire sur Nora). Mais voir un héros nettoyer le merdier qu’il a foutu, c’est pas non plus la conclusion la plus enthousiasmante qu’on ait pu nous offrir.
Ce n'est pas mon interprétation. Barry retrouve des souvenirs, oui, mais ceux de la timeline dans laquelle il se trouve. C'est la raison pour laquelle quand Bruce demande à Barry si tout est "back to normal", Barry ne lui répond que "As far as I can tell". Le truc, c'est que comme nous l'avons découvert immédiatement après, cette réalité, c'est une réalité dans laquelle il ne s'est jamais marié à Iris et n'a jamais eu d'enfants avec elle.

C'est la raison trouve cette scène particulièrement malvenue, parce qu'elle nous est présentée comme un happy ending, avec ce Bruce pleurant de joie en découvrant la lettre de son père, alors qu'à côté de lui, Barry a absolument tout perdu et n'en a juste pas conscience.
Vittorini a écrit : 20 juin 2020 23:05
De manière générale, je trouve que cette mini nous explique incroyablement bien pourquoi la RetCon de la mère morte se classe en tête des pires idées de merde : Barry Allen, de manière encore pire que le Batman, est désormais coincé avec ce passé qui ne passe pas, puisque l’essence même de son pouvoir, et l’acquisition de ce pouvoir, seront toujours directement liés et constamment en contact avec cet événement.

Jusqu’à présent, le charme des récits Silver Age, c’était d’utiliser le Flash pour trouver la nouvelle frontière : spatiale, dimensionnelle, temporelle aussi ... mais dans le futur. Et bien que l’on ne cesse de nous répéter, depuis 9 longues années, que le sens du Flash, la finalité du Flash, c’est d’aller de l’avant, on aura, il semblerait, encore pour longtemps son regard tourné en arrière et un Barry Allen tétanisé, immobile, parce qu’il ne peut rien faire et rien changer.
Je vois ton point mais pour moi, le problème est ailleurs.

Dans l'absolu et à la réflexion, je n'ai pas forcément de problème avec l'idée d'un Zoom revenant dans le passé de Barry pour tuer sa mère et j'aime même plutôt bien cette idée d'une némésis qui réapparaît par intervalle dans la timeline du protagoniste pour essayer de ruiner sa vie. Je comprends aussi qu'il peut être nécessaire de retravailler le passé de personnages du Silver pour leur ajouter une dose de pathos et en fait, post-Crisis, un paquet des héros du Golden et du Silver (dont Hal Jordan et Martian Manhunter par exemple) sont passés par là. Enfin, quitte à ramener Barry Allen trente ans après sa mort, il fallait vraiment que l'histoire soit importante en termes d'enjeux et qu'il nous amène immédiatement à nous sentir plus proche du protagoniste. Je ne pense pas qu'une énième bataille contre Captain Cold ou que Barry sauvant juste la planète aurait fait l'affaire.

Maintenant, là où je te rejoins c'est dans le fait que Flash était et devrait encore être synonyme d'aller de l'avant. Je te disais plus haut que le problème est ailleurs et pour moi il réside tout simplement dans le fait même de ramener Barry Allen. Fondamentalement, le retour en arrière, il est là.
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Re: Flashpoint (2011)

Message par Vittorini »

DarkChap a écrit : 22 juin 2020 15:20

Après, je crois que c'était volontaire. Johns ne voulait pas que l'on regrette ce que l'on était en train de perdre donc l'univers devait déjà être méconnaissable et il n'était pas question de s'attarder avec des personnages qui ne survivraient pas aux New 52.
C'est très intéressant ça ! On sait depuis longtemps que Johns n'avait pas prévu que Flashpoint serve de pierre angulaire au New 52 et il a encore rappelé le mois dernier qu'il a finalement appris très tardivement que son event ouvrirait le reboot, mais je dois bien avouer que cette logique tient la route et explique certains portraits totalement over the top.
DarkChap a écrit : 22 juin 2020 15:20

Ce n'est pas mon interprétation. Barry retrouve des souvenirs, oui, mais ceux de la timeline dans laquelle il se trouve. C'est la raison pour laquelle quand Bruce demande à Barry si tout est "back to normal", Barry ne lui répond que "As far as I can tell". Le truc, c'est que comme nous l'avons découvert immédiatement après, cette réalité, c'est une réalité dans laquelle il ne s'est jamais marié à Iris et n'a jamais eu d'enfants avec elle.

C'est la raison trouve cette scène particulièrement malvenue, parce qu'elle nous est présentée comme un happy ending, avec ce Bruce pleurant de joie en découvrant la lettre de son père, alors qu'à côté de lui, Barry a absolument tout perdu et n'en a juste pas conscience.
Tu as totalement raison. J'ai pris un raccourci énorme en ne pensant qu'aux souvenirs qu'il avait perdus avec ses parents suite au Rebirth de 2009, mais j'ai totalement négligé le cynisme de la conclusion qui, si elle apporte une forme de réconfort pour Bruce, occulte de la pire des manière Iris et les Tornado Twins.

C'est vraiment le OMD de DC.
DarkChap a écrit : 22 juin 2020 15:20
Je vois ton point mais pour moi, le problème est ailleurs.

Dans l'absolu et à la réflexion, je n'ai pas forcément de problème avec l'idée d'un Zoom revenant dans le passé de Barry pour tuer sa mère et j'aime même plutôt bien cette idée d'une némésis qui réapparaît par intervalle dans la timeline du protagoniste pour essayer de ruiner sa vie. [...]

Maintenant, là où je te rejoins c'est dans le fait que Flash était et devrait encore être synonyme d'aller de l'avant. Je te disais plus haut que le problème est ailleurs et pour moi il réside tout simplement dans le fait même de ramener Barry Allen. Fondamentalement, le retour en arrière, il est là.
Je suis entièrement d'accord avec toi. Nos points de vue sont d'ailleurs assez complémentaires, dans le fond.

Mais c'est vrai que, paradoxalement, le personnage qui a le plus souffert du retour de Barry Allen, c'est Barry Allen. Il n'a quasiment plus de supporting cast (ou alors il l'emprunte à d'autres personnages et perd donc en légitimité), il est pris au piège d'un poncif alors que sa précédente itération aurait été finalement très originale dans le paysage actuel et il n'a même plus cette aura de sauveur de l'univers, du quidam qui s'est sacrifié de manière héroïque pour assurer la survie du plus grand nombre.

A côté de ça, Jay et Wally ont quasiment obtenu un statut de martyrs idéalisés. Tout ce que Didio et sa bande cherchaient à empêcher, avec passion.
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Re: Flashpoint (2011)

Message par DarkChap »

Vittorini a écrit : 22 juin 2020 16:02 Tu as totalement raison. J'ai pris un raccourci énorme en ne pensant qu'aux souvenirs qu'il avait perdus avec ses parents suite au Rebirth de 2009, mais j'ai totalement négligé le cynisme de la conclusion qui, si elle apporte une forme de réconfort pour Bruce, occulte de la pire des manière Iris et les Tornado Twins.
C'est vraiment le OMD de DC.
Toujours pas lu OMD mais je me demande si Flashpoint n'est pas plus malhonnête encore que le chef d'oeuvre de Quesada et JMS, qui de ce que j'ai vu, avait au moins le courage de nous montrer ce que Peter perdait, l'amour auquel il renonçait, la fille qu'il aurait dû avoir avec MJ et de présenter la chose comme un drame pour le personnage de Peter.

Suite à Flashpoint, Barry a en fait tout perdu mais rien n'y paraît car Flashpoint ne le montrera pas. Le seul "sacrifice" qui nous est présenté, c'est la perte par Barry de sa mère, un personnage que le lecteur connaît à peine, à la différence d'Iris, Wally, Bart, etc... et surtout un personnage qui était déjà mort.
La perte de tout le reste ne sera pas abordée dans ce comic book portant pourtant sur Barry Allen.
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