Pour rappel, il s’agit d’une des premières séries 3D en 1996. Dérivée de la principale série Transformers, elle se situe après l’affrontement séculaire entre les Autobots et les Decepticons qui s’est conclu avec la défaite du premier Megatron. Voyant dans le temps, les Predacons sont interceptés par une équipe de Maximals avant de s’écraser sur une mystérieuse planète ... qui s’avérera être la planète Terre, juste après la disparition des dinosaures, alors qu’elle est encore riche en Energon, une énergie vitale pour les Transformers.
Après deux excellentes saisons qui ont largement exploité TOUT le mythos de Transformers, un certain Dan Didio débarque pour s’occuper de la troisième saison ... signant son arrêt de mort.
25 ans plus tard, la série d’IDW se propose de reprendre le concept de base avec fidélité, tout en rebootant la timeline et ses personnages.
Si les Predacons restent globalement les mêmes que l’on connaissait, c’est surtout du côté des Maximals qu’on remarque les plus gros changements : Rattraps est énormément contestataire (on se doute bien comment ce sera utilisé), Primal est bien plus jeune et presque belliqueux (presque, je grossis le trait), Rhinox prend la place du membre vénérable et la Maximal Nyx fait ses débuts dans l’équipe.
Pour ce qui est de l’univers, IDW change le rapport de force en s’émancipant de la dichotomie familière est rassurante. Finie la traditionnelle bataille entre les gentils et les méchants, le triumvirat des Predacons œuvre dans l’ombre en laissant Megatron II/Galavar mener son coup d’état, Optimus et Rattrap risquent d’être vite rattrapés par leurs défauts et Tarantula se laisse lentement mais sûrement consumer par sa soif de pouvoir, accompagné par un Terrorsaur toujours plus violent.
Globalement, pour une réintroduction, c’est vraiment bien foutu. Erik Burnham oblige, on est sur une narration simple, efficace, qui rentre rapidement dans le vif du sujet, parvient sans mal à gérer un nombre incalculable de personnages et développe subtilement les différents pans de l’univers Beast Wars qui auront forcément un rôle à jouer plus tard. Pour résumer, si vous appréciez TMNT, son build up et ses personnages, on est globalement dans le même processus, les mêmes qualités, le même charme et surtout le même dynamisme.
En parlant des personnages, malgré les changements çà-et-là, ils sont suffisamment bien écrits pour être reconnaissables et passionnants à suivre.
Là où le bât blesse, c’est, à mon sens, avec la partie graphique. Josh Burcham étant de retour sur la licence Transformers, on retrouve un style très cartoonesque, dynamique certes et plein de vie, mais très/trop infantilisant selon moi. Beast Wars s’est démarqué par le passé par une esthétique très terre à terre des intrigues toujours plus matures et si j’ai rien contre un décalage pertinent entre le fond et la forme, j’ai vraiment pas l’impression que ça rende service au titre. Loin d’être moche, c’est juste surtout loin de Beast Wars.
C’est d’ailleurs d’autant plus frustrant lorsque l’on jette un coup d’œil aux variants et qu’on voit ce à quoi pourrait ressembler la série. Rien qui ne me gâche le plaisir de la lecture, ni l’envie de poursuivre l’aventure le mois prochain mais c’est frustrant.
Excellente surprise donc que ce titre, qui pourrait être parfait si IDW n’avait pas tout misé sur son auteur et avait aussi investi dans un artiste plus en phase avec cet univers.
Vivement le prochain numéro !