[Delirium] The Mask

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Resendes
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[Delirium] The Mask

Message par Resendes »

The Mask
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« Dans le ghetto, seul un homme se tient entre les innocents… et les coupables. Que le ciel protège les innocents. »

Etrange relique d’origine inconnue, le Masque confère à celui qui le porte des pouvoirs étonnants. Même la plus pathétique créature peut instantanément se transformer en une machine indestructible, capable de semer la dévastation sur son passage dans une vertigineuse et sanglante surenchère.

Mais la pente est glissante et porter le Masque est dangereusement addictif. Plus on le porte, plus on y prend goût et le retour à la normale à vite tendance à devenir ennuyeux, voire

à porter sur les nerfs. Et avec de telles capacités de destruction, il attire avec une facilité déconcertante de nouveaux ennemis prêts à tout pour se l’approprier.
Et voilà ! Le comics m'intéressait, Mav le souhaitait donc je l'ai acheté afin de le découvrir avant de le revendre et c'est une opération particulièrement intéressante ! Ma connaissance du personnage ne dépassait clairement pas le film, dont je n'ai d'ailleurs plus gardé grand chose en mémoire si ce n'est le côté loufoque du personnage mais difficile de ne pas remarquer que le comics est bien plus violent et plus profond que le film qui lui était assez aseptisé.

Plutôt que de suivre UN possesseur du Mask, nous allons suivre divers personnages avec leurs propres personnalités, ce qui permet de varier les situations car même si le masque permet d'avoir un nombre incalculable de pouvoir cartoonesque en libérant son hôte de toute peur, il ne faut pas oublier que le possesseur du masque possède un minimum de conscience. Ainsi The Mask deviendra tantôt un homme qui souhaite seulement se venger, un dirigeant de la mafia ou un flic avec des méthodes expéditives mais le tout avec une violence et un humour bien propre au comics. Arcudi arrive à donner quelque chose à son récit en liant ses diverses histoires sans pour autant rester bloquer dans une même direction et sans jamais abuser de l'humour débile. En soit c'est clairement le même genre qu'un Deadpool ou la Harley proposé depuis les N52 sauf que c'est bien meilleur et l'humour semble moins forcé. Visuellement le titre de Doug Mahnke est vraiment agréable tout en adaptant son style à l'histoire.

Bref sans être extraordinaire, The Mask est un comics qui mérite le détour rien que pour connaitre les "débuts" d'un personnage qui a pu permettre la naissance de Deadpool par exemple et l'ouvrage en lui même est une belle pièce !
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mavhoc
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Re: [Delirium] The Mask

Message par mavhoc »

Comme Res, je ne connaissais guère du Mask que le film avec Jim Carrey (ainsi que sa suite en dessin-animé et le monstrueux et ignoble Fils du Mask), aussi avais-je très envie d'enfin me mettre au personnage. Saluons ici le travail de Delirium qui a la bonne idée de publier en VF le premier des trois tomes d'omnibus de la série US avec ici les mini-séries The Mask et The Return of the Mask publiées entre 1991 et 1993. Et que dire ici si ce n'est que l'on est clairement face à quelque chose de très différent du film ce qui permet de voir d'une part qu'une adaptation peut être réussie en sortant du contexte originelle (passant de comédie macabre à comédie cartoonesque) et que le public est bien moins intransigeant envers les changements vis-à-vis du comics quand il est trop ignare pour les juger.

The Mask est un récit simple : Stanley Ipkis, mec plutôt moche, pas vraiment mâle alpha, décide d'acheter un masque ancien et superbe à Katherine, sa copine, comme cadeau de réconciliation. Le masque semble cependant animé d'une volonté propre. Une fois que Stanley le met, il obtient une grande tête verte, devient doté d'un humour cynique et noir à faire pâlir le Joker, obtient une totale immortalité et une vague capacité supérieure d'une part physique mais surtout la faculté de faire apparaître ce qu'il veut quand il veut.
Devenant de plus en plus dérangé et accro à ce masque, Stanley décide d'utiliser ses pouvoirs non pour faire le bien mais pour tuer tous ceux qui se sont moqués de lui, et donc surtout des innocents.
Mais Stanley n'est que le premier des 4 porteurs du masque que nous verrons là dans ces deux mini-séries. Et la police, comme la mafia, poursuivent ces porteurs, les prenant pour une seule et même personne aussi loufoque que dangereuse : Big Head.

Ce comics sent bon le début des années 90 avec sa dose de violent, d'humour noir, de sang, de volonté de casser le genre. On s'étonnera cependant visuellement, Doug Mahnke, loin d'avoir révolutionné le visuel de Green Lantern pour le moment, propose quelque chose qui se veut novateur mais est finalement très proche de la seconde moitié des années 90. À l'époque de la fondation d'Image la différence entre l'ancien indépendant et le nouveau fait mal.
Historiquement, pour qui sait regarder et remettre dans le contexte, ce comics est une bénédiction. Violent à souhait tout en gardant un côté très cartoonesque sur bien des points, j'ai clairement ressenti l'influence des comics horrifiques indépendant des années 70 à la Rory Hayes. Simultanément, j'ai le sentiment que Mahnke a dû bien lire de la bd franco-belge sur certaines gestions, aussi bien vis à vis de la ligne claire que dans l'usage des cadres.

Le comics se lit très vite et bizarrement absorbe vite le lecteur malgré une qualité scénaristique discutable. Arcudi semble peiner à rendre son ensemble cohérent : Stanley est un looser mais il sort avec une fille magnifique, intelligente, cultivée et droite dans ses bottes. Le personnage est donc peu cohérent entre ce qu'il est censé incarner et ce qu'il est. Globalement une grande part du comics semble s'enchaîner sans avoir été spécialement prévu dès le début.
On regrettera aussi le manque de volonté tragique dans The Return of the Mask qui aurait pu rendre ce comics encore meilleur.
Au fur et à mesure, cependant, Arcudi maîtrise de mieux en mieux son propos, son personnage et la manière d'en parler.

Une vraie aubaine que je ne regrette pas d'avoir acheté (à notre ami Res').


Enfin, je trouve cela d'autant maintenant de voir le shit storm sur le fait que le reboot du Mask soit avec une femme dans le rôle principal. En effet, l'héroïne des deux mini-séries est très clairement Catherine, qui bien que secondaire dans la première série, obtient le statut de personnage principal dans The Return of the Mask et marque une différence de personnalité assez forte pour la mettre en avant.
J'ai, de ce fait, encore plus envie de voir ce reboot maintenant que j'ai lu ce tome 1 et j'espère que Delirium nous proposera prochainement un tome 2.
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mavhoc a écrit : juste , peut être, mettre de l'eau dans ton vin ? :lol:
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Resendes
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Re: [Delirium] The Mask

Message par Resendes »

Content que tu ai apprécié cette lecture comme moi ^^
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Resendes
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Re: [Delirium] The Mask

Message par Resendes »

The Mask Tome 2
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Et voilà ce qui devait arrivé, arriva ! Mav qui m'annonce qu'il y a un tome 2 de sortie et j'attendais une suite à la hauteur du premier tome et finalement c'est la douche froide. Suite directe du premier tome, Acurdi reprend le tout mais avec beaucoup moins de subtilité et même si l'humour est présent (mais ça fait rarement mouche), l'histoire en elle-même est vraiment pas intéressante du tout. La masque tombe dans les mains d'un groupe et chacun va porter le masque et jouer sur leurs diverses particularités sauf que c'est rarement autre chose que "Bim bam boum, merde le masque de The Mask me domine, débarrassons nous-en."

Bref c'est les mêmes artistes derrière, ça reste bien dessiné par Mahnke mais je ne vais pas me retourner sur ce récit très clairement.
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mavhoc
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Re: [Delirium] The Mask

Message par mavhoc »

Et bien, avec un retard non négligeable, je me suis enfin attaqué à la troisième mini-série de The Mask qui a été compilé dans ce second tome VF : The Mask contre-attaque. Et je dois dire que mon avis est radicalement différent de celui de Resendes.
Si le premier tome était très efficace en cela qu'il posait les bases de l'univers du Mask et cherchait aussi à proposer une évolution et une progression, The Mask strikes back amène ce qui permettra à la série de durer : la variation !

Dans cette mini de 5 chapitres, le Mask est de retour, porté successivement par plusieurs membres du même groupe d'amis. Au début, on ne devine pas vraiment comment cela va se passer, la progression semble très naturelle jusqu'à la moitié du volume, puis, il faut le dire, les deux derniers personnages en usent de manière peu intéressante et tout cela est facilement prévisible.
Je trouve vraiment agréable cette volonté d'innover, de montrer les différences de Big Head selon son porteur, tout en maintenant une cohérence globale.
Le comics se veut aussi moins sombre, influencé très clairement par le film avec Jim Carrey, on a ici quelque chose de beaucoup plus comique et qui, dans mon cas fonctionne, le personnage de Big Head m'a vraiment bien amusé ici. S'il est parfois trop adouci par rapport à son ancienne version, j'apprécie cependant la dimension humoristique rajoutée clairement. On notera bien entendu que le Mask lui-même, dans son rapport aux personnalités du porteur, se rapproche du film. Même visuellement, Big Head a perdu un peu de son horreur.

En parlant de visuel, c'est toujours un Doug Mahnke, loin du génie qu'il sera, mais ayant déjà fait ses armes et proposant un style aussi accessible qu'efficace. Arcudi maîtrise aussi bien son personnage et le récit se fait avec, encore une fois, une grande aisance. On appréciera la présence de Walter, force inarrétable, hérité de la première série, sorte de fil rouge dans The Mask par sa noirceur, sa brutalité, en opposition au reste de l'univers devenant de plus en plus comique et doux (même Kellaway est plus comique qu'avant).

Seul véritable défaut pour moi : le prix. 22€ pour 5 single issues, ça fait particulièrement mal, quand bien même on n'a pas de temps mort et que le comics est dense, on se dit quand même que c'est abusé !
Heureusement, le tome 3 contient, pour sa part, 9 single issues pour à peine plus cher ...
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mavhoc
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Re: [Delirium] The Mask

Message par mavhoc »

Troisième tome de The Mask publié chez Delirium, ce tome propose 2 mini-série et un one-shot très court pour l’anniversaire de Dark Horse. Ce tome coontient ainsi les numéros publiés entre juillet 1995 et septembre 1996.

Disons le, ce troisième tome est très mauvais et ne mérite vraiment pas grand-chose. Ce n’est pas juste une critique de l’univers de manière générale, non. J’avais aimé pour ma part les deux premiers tomes mais ici, on sent une réelle volonté de s’éloigner de l’origine du comics et de perdre ainsi ce que l’on avait jusqu’à présent construit.



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La première histoire A la Poursuite d’Octobre Vert pourrait encore avoir quelques qualités. Evan Dorkin au scénario tente de maintenir un lien avec les anciennes histoires du Mask et montre que différentes sectes et mafia s’affrontent pour le posséder.
Il s’intéresse aussi à une famille détruite par la mort d’une mère et d’une épouse, à cause d’un riche industriel que rien ne peut toucher ni atteindre. La thématique de la vengeance d’un père brisé et d’une fille traumatisée peut avoir de l’intérêt, mais Dorkin n’est pas Arcudi et peine à créer quelque chose de cohérent.
Les personnages manquent de cohérence et de profondeur, les échanges sonnent faux et sans grande saveur. On regrettera le personnage de Big Head qui est globalement mal écrit dans bien des scènes et ne parvient qu’à être fou sans cohérence globale, là où Arcudi parvenait justement à ne pas rendre son propre comics indigeste à cause de Big Head.
Si l’histoire est vraiment mal amenée et peu subtile malgré son sujet, si on sent que ça aurait pu être mieux fait, cela a encore de l’intérêt.

A l’inverse, Tournée Mondiale, écrite par Robert Loren Fleming n’arrive qu’à être une accumulation de scènes mal construites, incohérentes, sans intérêt, servant à mettre en avant le reste de l’univers Dark Horse (et de fait oubliant que la magie du Mask ne peut exister si on y met d’autres super-héros).
C’est maladroit, c’est même débile dans la volonté de lier cela à des explications psychanalytiques peu précises mais pas forcément idiotes en soi. C’est juste très mal exécuté et vraiment peu plaisant à lire.
On n’accroche pas du tout tant les scènes se suivent sans saveur, sans grandeur. Peut-être qu’un grand amateur des héros de Dark Horse y trouvera son intérêt.


Le pire étant qu’Arcudi et Mahnke reviennent pour quelques planches afin d’offrir un numéro anniversaire, horrifique à souhait, où Stanley Ipkiss revient à la vie avec le Mask et décide de se venger de tous ses ennemis. Le tout avec une chute bien grotesque et un humour malaisant. Bref, du vrai Mask !
Là, pendant quelques planches on retrouve la vraie âme du Mask et avec de vrais dessins (puisque si Erskine dans la seconde histoire se débrouille pas trop mal, Peter Gross pour la première oscille entre des moments de fulgurance et une médiocrité globale). On se rappelle ainsi ce que doit être le Mask et on ne peut que se dire que tout ce que l’on aurait d’inférieur est indigne de cet univers.



J’ai du mal à croire que l’on pourrait avoir pire que Tournée Mondiale en terme de comics The Mask, je vous avouerai, en tout cas, avant d’entamer le quatrième tome, c’est ce que j’espère.
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