Batman: Gotham by Gaslight (2018)

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Biggy
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Re: Batman: Gotham by Gaslight (2018)

Message par Biggy »

Dévoré !

Batman est un personnage intemporel et aux possibilités scénaristiques infinies. Le personnage, mais aussi son univers, et Gotham peuvent être le théâtre de tellement d’histoires différentes. C’est ainsi que l’on se retrouve avec de nombreux elseworld dans l’univers du Chevalier Noir. Avec Batman Gotham by Gaslight c’est justement le cas ! Brian Augustyn et Mike Mignola vont s’amuser à mélanger les mythes de Batman et celui de Jack l’Éventreur.

1880. Le légendaire Jack l’Éventreur est l’ennemi public numéro un et sévit dans les rues de Londres… avant de gagner celles de Gotham. Mais dans cet univers alternatif, le tueur en série va se heurter à une autre légende nocturne : Batman. Pris dans une conspiration dont il est la victime, le Chevalier Noir nous entraîne à l’époque victorienne où l’obscurité de la nuit n’est troublée que par la lueur fébrile et tremblante des réverbères de Gotham City.
(Contient Batman Gotham by Gaslight et Master of the Future)

Commençons par les dessins. Difficile de faire autrement alors qu’une légende comme Mike Mignola est crédité au dessin. Personnellement, je dois bien avouer que je ne suis pas un grand spécialiste de l’artiste et de son travail, n’ayant jamais feuilleté le moindre Hellboy par exemple. Du coup, je ne donnerais mon ressenti que sur cet épisode bien précis.

Le style correspond merveilleusement bien à l’univers que l’on cherche à retransmettre. Une Gotham très victorienne, ce qui lui va à merveille. L’ambiance est clairement là ! Dans l’ensemble c’est plutôt joli. Mais, puisqu’il y a un mais, je ne suis pas vraiment fan… Je trouve l’action assez statique, cela ralenti profondément le rythme, et je préfère quand c’est un peu plus rapide. Les personnages, lorsqu’ils sont détaillés sont superbes, mais de manière générale, quand c’est survolé, ils se ressemblent tous, avec les yeux plissés, fermés. De manière générale c’est sympa, quand on rentre dans les détails cela ne l’est plus du tout.

J’ai, par contre, beaucoup plus apprécié le travail d’Eduardo Barreto sur la seconde histoire. L’artiste uruguayen propose un travail plus poussé, plus détaillé, plus agréable tout simplement. Il prête à Gotham, et à son style victorien réussi, une petite touche steampunk vraiment bienvenue.

Il y a donc deux histoires dans ce volume. Elles se font suite mais sont complètement différentes, si on fait abstraction que c’est la même Gotham, le même elseworld.

Comme dans l’histoire originelle de Batman, et comme dans la plupart de ses elseworld, Batman Gotham by Gaslight s’ouvre avec le retour au pays du fils prodigue, Bruce Wayne ! Ce dernier, ayant vécu un drame terrible durant son enfance avec la perte tragique de ses parents, a utiliser sa fortune pharaonique pour parcourir le monde et devenir un génie intellectuel et un combattant implacable. Il a en effet à cœur de venger la mort de ses parents, et cela se fera sous le masque du Batman ! Un justicier froid et implacable, œuvrant la nuit, terrorisant les criminels dans un costume rappelant une chauve-souris !

Mais le retour de Bruce Wayne à Gotham coïncide avec les débuts d’une série de meurtres tous plus abominables les uns que les autres. Une série de meurtre qui n’est pas sans rappeler ceux s’étant déroulés à Londres peu de temps auparavant, là où se trouvait Bruce avant son retour ! Il n’en faut pas plus pour que le lien soit fait et que Bruce Wayne se retrouve en prison, démasqué ! Il est Jack l’Éventreur !

Notre jeune justicier a devoir tout faire pour mettre la main sur le véritable tueur en série ! Une enquête qui va le replonger dans un passé encore douloureux ! Une enquête, qui lui permettra d’en résoudre une autre…

Excellente intrigue ! J’ai adoré ce parallèle entre Batman et Jack l’Éventreur, et je trouve Gotham, et tout l’univers de Batman se prêtent tellement bien à cet univers, à cette période. Une intrigue haletante, sans temps mort, mais aussi sans réelle surprise, il faut bien le reconnaître. Tout est convenu, mais c’est tellement bien écrit que cela ne gêne en rien.

Dans la seconde intrigue, qui fait suite à la première, et toujours écrite par Brian Augustyn, Batman a rangé son costume. Son but personnel a été atteint, il se décide donc à profiter de la vie, du moins à vivre tout simplement. Mais alors que l’Exposition Universelle est sur le point de se lancer à Gotham, une nouvelle menace se présente ! Une menace qui va faire comprendre à Batman qu’il n’est pas un acte personnel mais universel !

En plein conseil municipal, un certain Alexandre Leroi, ressemblant à une sorte de mousquetaire, débarque par la fenêtre et demande, simplement, à ce qu’on lui donne tout pouvoir sur Gotham et l’exposition ! En cas de refus, un feu du soleil lui permettra de tout réduire en cendres !

Avec tout un arsenal, un armement steampunk, l’homme montre qu’il n’est pas à prendre à la légère, et il faudra un Batman au sommet de sa force pour s’opposer à cet Alexandre Leroi, et d’une grande intelligence pour découvrir ce qu’il y a de caché derrière les agissements de ce fou.

Une seconde intrigue tout aussi passionnante que la première. L’ennemi glauque et oppressant qu’est Jack L’Éventreur laisse place à une menace steampunk sans pareil et offrant un formidable challenge à Batman.

Bref, ce volume Batman Gotham by Gaslight, et les deux histoires qui nous y sont proposées, furent d’excellentes lectures ! Qu’il est plaisant de découvrir d’autres itérations de notre Batman, surtout quand elles sont aussi riches et passionnantes que cette version victorienne ! Un vrai coup de cœur !
MoiToutSimplement
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Re: Batman: Gotham by Gaslight (2018)

Message par MoiToutSimplement »

Vu le film et c'est tout simplement génial. Il a le mérite de prendre des libertés par rapport au comic original en plus, les persos sont géniaux: D Bref je le conseille vivement !
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Jason Todd
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Re: Batman: Gotham by Gaslight (2018)

Message par Jason Todd »

Avec deux ans de retard, j'ai enfin vu ce film ! Au risque de répéter ce que d'autres ont pu dire avant, je trouve ce long-métrage sympathique et haletant, même si bourré de défauts.

D'un point de vue technique dans un premier temps, je suis assez partagé. Le graphisme, une modernisation du trait de Bruce Timm, n'est pas une mauvaise idée, mais n'est pas nécessairement le plus pertinent ici. Non que celui de Mignola aurait été facilement adaptable, mais j'aurais bien aimé voir quelque chose collant davantage à la singularité du parti pris d'un Batman victorien. Toujours d'un point de vue technique, les rues de Gotham semblent vides et dès qu'un plan d'ensemble est proposé, les silhouettes des personnages sont d'une telle imperfection qu'on se demande si c'est le montage final qu'on visionne et non une copie de travail.

C'est d'autant plus triste que les décors sont quant à eux excellents et témoignent d'un grand soin apporté à cette dimension, même si les bâtiments sont rapidement interchangeables et qu'il manque une vision plus vaste sur la ville. Le décor précis de l'exposition universelle mérite cependant quant à lui tous les louanges et les séquences qui s'y déroulent sont grandioses... Même si on pourrait espérer y voir un peu plus de vie que trois figurants dessinés ! La mise en animation de ces travaux dessinés est moins en demi-teinte, contrairement à ce qui pouvait être parfois le cas avec The Killing Joke qui adoptait un même graphisme, les mouvements ne sont jamais saccadés et la fluidité est exceptionnelle, en particulier lors des combats, tant dans les mouvements que la mise en scène.

La narration est en apparence rondement menée et offre une relecture originale du récit originel de Brian Augustyn dont il ne reste in fine plus grand chose sinon le principe de base (un Batman au XIXe siècle affrontant Jack l'Eventreur). Le scénario pioche même bien davantage dans le one-shot Master of the Future que ce soit par l'univers steampunk évoqué que l'ambiance héroïque en elle-même. La dimension enquête est cependant limitée. Alors que le scénariste James Krieg disait s'être inspiré de Conan Doyle, le spectateur ne se voit offrir que bien peu d'indices, à l'image du protagoniste, qui, lui-même fait office, d'un piètre détective, découvrant la surprise plus que par déduction ou travail intellectuel personnel. C'est là que le projet narratif s'effondre : à force d'introduire des éléments pour construire sa scène de crime, Krieg se prend les pieds dans le tapi et semble incapable de répondre à son problème, devant l'évacuer rapidement sans que cela ne soit satisfaisant. Derrière son verni, le scénario est incapable d'être à la hauteur de ses ambitions.

De cette dimension narrative branlante et fragile, le film tire plusieurs situations, des séquences, qui prises individuellement sont exceptionnelles : le combat dans un abattoir, la découverte de la cachette de l'Eventreur, le combat final. Un constat qui résume bien les limites du long-métrage et ses imperfections. En vrac, quelques autres remarques : Bruce Greenwood est bien trop âgé pour donner sa voix à un jeune Batman, lui qui pourrait incarner à la perfection un Batman vieillissant dans une adaptation en prises de vues réelles de Batman Beyond, un très mauvais choix de casting, ici, et qui détonne avec la distribution générale de qualité. Autre problème : l'identité du Ripper. Si elle peut s'accepter au demeurant, et au-delà de la frustration provoquée par l'absence d'indices au préalable ou tout simplement d'enquête concrète pour Batman, elle est quand même trop grosse et manque finalement de subtilité. En cherchant absolument à la rendre imprévisible, le film fait le choix de montrer le coupable, en civil, comme totalement différent de son apparence costumée : le corps n'est pas le même dans sa forme générale, dans ses détails... C'est comme si, dans le cadre de prises de vues réelles, deux acteurs différents jouaient ce rôle selon les situations, sans que rien ne le justifierait. C'est un détail révélateur me semble-t-il du traitement plus large du long-métrage vis-à-vis du mystère qui est pourtant son cœur, et donc de ses imperfections.
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