Batman Returns (1992)

Le coin des adaptations cinématographiques des héros DC.
Répondre
Avatar du membre
Sh@dow
Super Remarqué
Messages : 1347
Enregistré le : 31 mars 2015 18:17
Localisation : Bretagne

Re: Batman Returns (1992)

Message par Sh@dow »

Vittorini a écrit : 22 févr. 2021 14:48 Ça tourne depuis quelques jours mais, puisque personne ne le partage, je me permets de poster cette courte mais spectaculaire séquence !



Terriblement impressionnant (et drôle) !
C'était déjà dans les bonus du Blu-ray, mais peut-être pas filmé sous cet angle.
Mon dieu, c'est dingue... On ne voit pas le temps passer. Quand tu es arrivé, tu avais une heure. Maintenant tu as moins !
Avatar du membre
Jason Todd
Super Légende
Messages : 15839
Enregistré le : 23 févr. 2013 12:31
Localisation : Earth-S

Re: Batman Returns (1992)

Message par Jason Todd »

Avec la publication prochaine de Batman'89 #1 écrit par Sam Hamm et dessiné par Joe Quinones, je me suis dit que ça pourrait être intéressant de faire un retour sur la dernière chose écrite par Hamm sur le chevalier noir.

S'il est courant de dire qu'il est le co-scénariste de Batman Returns, avec Daniel Waters (et Wesley Strick non-crédité), Hamm n'a en réalité pas écrit grand chose du film sorti en 1992. Certes, l'ancrage durant la période des fêtes, le fait de voir le Pingouin et Catwoman faire alliance pour incriminer Batman et l'accuser de meurtre, tout cela sont ses idées, mais c'est bien tout. En cela, revenir au script Batman II pourrait permettre de davantage cerner la vision qu'avait Hamm pour le Burton-Verse, et on va voir que celle-ci est quand même franchement différente de celle de Burton lui-même, afin d'anticiper son traitement au format comics.

Si d'aucuns veulent lire le scénario par eux-mêmes, c'est par ici --> https://www.dailyscript.com/scripts/bat ... duced.html

En premier lieu, il convient de préciser que si Hamm est le principal architecte de l'histoire du film de 1989, son scénario (dont la structure est celle ou presque du long-métrage final) diffère dans la caractérisation des personnages. Contrairement à Burton, Hamm est un lecteur de comics (en plus d'avoir écrit quelques uns et d'être le créateur de Ducard) et, à la lecture de son script de 1986 pour le premier opus, on comprend qu'il n'a jamais envisagé Michael Keaton en Bruce Wayne, mais bien un acteur correspondant davantage à l'itération classique du playboy. Batman II est donc la première fois qu'il écrit Batman tel qu'il est interprété par Keaton. Autre information utile, Sam Hamm voulait apparemment utiliser Two-Face comme antagoniste d'une hypothétique suite au film de 89. Néanmoins, la Warner souhaitait que le Pingouin soit le méchant de la suite, compte tenu du fait qu'il était déjà un personnage connu de la pop culture, grâce à sa présence remarquée dans la série des années 60 (de laquelle Harvey Dent était absent, l'empêchant de devenir un villain aussi célèbre). Burton, qui n'avait pas encore signé pour mettre en scène le film mais qui était déjà en discussion, voulait semble-t-il Catwoman, Hamm, soit pour contenter par lui-même tous les partis, soit parce que cela lui aurait été demandé, a donc écrit une histoire avec les deux antagonistes. Dernière précision, à l'époque, les décors du film de 89, conçus par Anton Furst, n'avaient pas encore été détruits ; de fait, là encore, soit par demande du studio, soit par anticipation de celle-ci, Hamm fait en sorte d'utiliser au maximum les bâtiments existants (comme le Fluegelheim Museum par exemple).

Image
(Les décors du film de 1989, libres d'accès avant leur destruction)

Contrairement à Batman Returns, cette histoire est une suite directe au film de 1989, impliquant notamment Vicky Vale, et Bruce Wayne est ici au cœur de l'intrigue. Si Batman montrait à quel point Gotham City était une ville gangrénée par le crime, Batman II serait revenu sur les origines de cette corruption institutionnalisée et comment les élites en sont autant les créateurs que le produit. Le chevalier noir se serait donc interrogé sur la pertinence de sa croisade purement physique contre le crime quand les hautes sphères de la cité s'appuient dessus. Si Bruce Wayne aurait navigué parmi les familles riches de Gotham, partageant avec la sienne le fait d'être présent depuis les origines de la ville, Vicky Vale aurait enquêté sur les laissés pour compte de la cité, les sans-abris vivant autour du Gotham Park (l'imagerie n'est pas sans rappeler celle des Hoovervilles de la Grande Dépression), luttant pour ne pas être expulsés par une société de construction possédée par Randall Shaw, l'un des représentants desdites familles originelles, toutes impliquées dans des affaires criminelles. Le statut quo est bouleversé lorsque celles-ci sont attaquées par une figure costumée directement associée à Batman qui est accusé des meurtres. Si Vicky croit bien évidemment en l'innocence de son compagnon, elle lui fait remarquer que, pour la première fois, les élites de la ville ne se sentent plus au-dessus des lois. Ces assassinats sont commis par Catwoman, associée au Pingouin, ici nommé Mr. Boniface. Si ce nom peut surprendre, il s'agit en réalité de l'identité du personnage lors de sa première apparition, dans Detective Comics #58, un numéro où... Le Pingouin accuse Batman d'être responsable de ses crimes !

Image

Les antagonsites du film (Pingouin et Catwoman) sont radicalement différents de ce qu'en fera Tim Burton et sont sans doute la grande faiblesse du scénario. Boniface est un criminel fasciné par les oiseaux et seulement motivé par l'appât du gain qui sort de prison au début du film. Son objectif est de mettre la main sur une série de statuettes représentant un corbeau et contenant des informations menant à un trésor caché ; chaque statuette est détenue par un descendant des grandes familles de Gotham. Pour y parvenir, le Pingouin engage Catwoman alias Selina Kyle, le jour une conservatrice eurasienne d'antiquités, la nuit une mercenaire impliquée dans des vols, des assassinats et des affaires de contrebande, dont le costume est décrit comme une tenue en cuir avec un masque, pourrait-on croire de bondage, aux oreilles pointues. Une fois son plan mis en route, Boniface disparaît relativement de l'intrigue, laissant la place à Catwoman ressemblant plus à Xenia Onatopp de Goldeneye qu'à sa contrepartie comics.

La méchante commence à s'en prendre aux riches héritiers, y compris Bruce Wayne qui ignore initialement tout de cette histoire de statuettes, et a être fascinée par Batman. Enquêtant de son côté, Wayne apprendra finalement qu'au XIXe siècle, sa famille s'était unie à quatre autres pour racheter Gotham, s'accaparer des richesses de la ville et la laisser à l'état de désolation pour régner en maître, scellant leur alliance par cette collection de statuettes (« Our ancestors. They bought Gotham City — carved it up and ran it into the ground. In five years they were rich beyond imagining. (...) They had five ravens made. Five ravens which -- combined -- would reveal the location of the treasure they'd stolen. » lui explique un autre descendant). Tous les Wayne ont ainsi dû leur fortune à la corruption, s'arrangeant pour que le crime perdure... Tous sauf Thomas qui se serait opposé aux autres familles, souhaitant redistribuer la richesse accumulée, et qui aurait été assassiné pour cela. Ainsi, Hamm prévoyait de revenir sur la mort des Wayne, faisant de Jack Napier un tueur à gage. Cette chasse au trésor mènera tous les personnages sous le manoir Wayne où Batman découvrira qu'en-dessous de la Batcave sont enfouies toutes les richesses de Gotham. Le Pingouin et Catwoman attaquent le manoir, Batman se serait alors notamment servi des armes de sa salle d'armures pour les affronter avant que leur confrontation les amènent jusqu'à la Batcave.

Si toute l'intrigue autour des statuettes de corbeau fait penser au Faucon Maltais de John Huston (et accessoirement à la Cour des Hiboux de Scott Snyder), l'autre grande influence cinématographique de Hamm est Les Oiseaux puisque Boniface aurait mis au point un signal ultrasonique capable d'attirer les oiseaux, similaire à celui de Batman dans Year One. Cela lui permet d'attaquer ses ennemis, créant des séquences qui ne sont pas sans rappeler le film d'Hitchcock. Cela conduira finalement à sa perte puisqu'à la fin, dans la Batcave, les oiseaux attirés seront des chauves-souris, le Pingouin aurait reculé et serait tombé dans le vide. En parallèle de ces éléments, Hamm développe, à la demande de la Warner, sa propre itération de Dick Grayson. Si celui-ci demeure un adolescent orphelin, la mort de ses parents n'est jamais montrée et lorsque le personnage est introduit, il fait parti des sans-abris vivants autour de Gotham Park. Au début, il sauve Vicky Vale d'hommes de main de Randall Shaw, qui en parle à Bruce et qui lui demande ensuite de l'aide alors qu'en tant que Batman il est pourchassé par la police et qu'il se retrouve cerné dans le parc. À partir de là, les deux font équipe et Dick s'installe au manoir. S'il porte un moment un costume (« a spangled red-and-green GYMNASTS OUTFIT with a little yellow CAPE »), il n'est jamais appelé Robin. Le détective Bullock fait aussi une apparition, au passage.


Qu'est-ce que ce scénario peut nous apprendre de la vision de Hamm ? D'abord que celle-ci est marquée par un désir de continuer l'intrigue établie par le précédent film ; ça pourrait sembler absurde mais c'est déjà une différence entre le scénariste et Burton. En effet, ce dernier ne souhait pas réaliser un Batman II, mais bien un autre film sur le chevalier noir, sans lien avec le précédent. Cela explique la disparition de Vicky Vale mais aussi d'Harvey Dent puisque, comme le révélera Daniel Waters, Burton s'était opposé à son retour, ne souhaitant en aucun cas rattaché les deux opus. Voir Billy Dee Williams en Two-Face était donc bien davantage un désir de Hamm que de Burton qui n'aurait probablement pas utilisé le personnage dans son troisième film, si troisième film il y avait eu. D'autre part, le scénariste cherche davantage à coller aux comics, tant en ce qui concerne la caractérisation des personnages (à l'exception de Catwoman) que de faire de Batman et Bruce Wayne le véritable centre et moteur de l'intrigue ; là encore, c'est différent de Burton.

On est donc en droit d'attendre pour Batman'89, me semble-t-il, une véritable suite aux films de Burton, contrairement à ce que ce dernier aurait probablement fait, avec un retour de Catwoman et Dent, mais aussi une place davantage centrale pour le chevalier noir. Reste à voir si la caractérisation que Hamm imaginait au début des années 90 pour son Dick Grayson serait conservée trente ans plus tard ; une différence est déjà à noter : le Robin du comics s'appellera Richard Drake et sera donc une amalgamation des Robin.
Image
Avatar du membre
Resendes
Super Légende
Messages : 10489
Enregistré le : 04 mars 2014 00:42

Re: Batman Returns (1992)

Message par Resendes »

Revu il y a deux semaines donc mon retour sera moins fournis que la dernière fois.
Image
Je n'ai jamais caché mon amour pour les Batman de Burton étant enfant mais mon désamour du réalisateur depuis que je vieillit.

J'avais globalement gardé le même avis du premier Batman en dehors de quelques fulgurances. Dans cette suite on retrouve les poncifs que je n'aime pas chez Burton mais le côté gag est moins présent, le ton est un peu plus sérieux (même s'il y a toujours des "débilités" tant chez Batman que chez les autres) et le film m'a moins captivé alors que le Pingouin est intéressant et que Bruce est plus travaillé et que Keaton fait déjà plus sérieux. Il y a toujours de magnifiques plans (Selina vers le début de sa transformation devant la vitre avec le sourire notamment) et j'aime toujours autant l'astrosphère de Gotham. Ceci dit surpris de voir qu'en plus de sa Selina dont je ne suis pas fan et bien mes goûts physiques pour Michelle Pfeiffer avaient changés :mrgreen:
Mais une Selina blonde j'aime bien (Batman TAS TOUSSA TOUSSA)

Voilà en gros objectivement c'est meilleur que le premier film, c'est moins kitch mais le premier a un truc qui fait que j'ai plus accroché, je ne l'explique pas, si ce n'est ma situation actuelle.
Répondre