On va pas y aller par Quatre Chemins, je crois que c’est facilement et sans conteste l’une des meilleures séries que j’ai pu lire chez DC Comics. C’est même pas du bon Green Lantern, c’est du DC magistrale et à des années lumières des publications de l’époque, et même encore aujourd’hui.
Je n’ai pu lire que les deux premiers numéros, mais pour l’instant, tout y est parfait : la tonalité mystérieuse, déroutante, d’autant plus que John y brise sans sourciller le quatrième mur a de nombreuses reprises, les créatures étranges qui envahissent chaque page, la planète fantasmagorique, tout est fait pour susciter aussi bien le malaise que la fascination.
Ce qui se retrouve notamment dans la prose avec une intertextualité particulièrement riche et qui puise dans les classiques de la littérature pour donner une voix propre au héros et à la série. A travers ce jeu de résonances, Jones convoquent des idées familières pour lancer un propos plus ou moins inédit pour ses personnages.
Puisqu’il reste bien question du personnage de John et de sa place au sein de cette univers et de sa mythologie, des récents événements face à Sinestro jusqu’à sa position d’afro-américain dans un pays qui lui impose des règles discriminatoires, aucune des facettes du héros n’est laissée de côté.
Et, pour ne rien gâcher, l’écriture est magnifique : poétique, parfaitement rythmée, avec une litanie aussi douce qu’anxiogène, c’est un véritable plaisir à lire, mais surtout à savourer.
Visuellement, c’est peut-être ce qui sera le moins avant-gardiste, parce que le trait évoque furieusement les publications Marvel à partir de 87, mais à 5 ans près, on va pas chipoter. Il n’empêche que ça demeure très intéressant et contribue à donner au titre une aura très particulière grâce à des dessins parfois très froids, très crus, et surtout très durs.
TL;DR : je suis littéralement sur les fesses. Je ne comprends même pas pourquoi cette série n’est pas sur ComiXology et déjà rééditée sous plusieurs formats. Si ce n’est pas déjà fait, je vous invite sincèrement à découvrir ces publications, ça met une jolie claque à bon nombre de séries actuelles aux prétentions littéraires.