Au fur et à mesure, on en apprend un peu plus sur le mystérieux malfaiteur qui tire les ficelles, qui se révèle finalement être la Tortue, vieil ennemi du premier Flash. Si le personnage en tant que tel a de quoi faire sourire, il faut bien avouer que Loebs l'a installé de manière suffisamment efficace au fil des numéros précédents pour qu'il ait l'air non seulement crédible, mais aussi inquiétant. On sentait cette menace qui planait au-dessus de Wally, on sentait la tension grimper petit à petit, mais on ne savait pas quand l'épée allait s'abattre. Et là, PAF ! ça arrive comme ça, sans prévenir. Bien joué Bill, bien joué.
Ce que je trouve particulièrement génial dans cet épisode, c'est ce que signifie l'utilisation de ces éléments par rapport à la question de l'identité de Flash. Avant le début de cette saga, l'auteur cherchait surtout à installer Wally comme un Flash plus ancré dans la réalité que son prédécesseur, plus rationnel et rationnalisant. L'occasion également de montrer que le héros n'était plus le même qu'au Silver, et qu'on en attendait plus forcément la même chose.
Ici, on a une certaine distanciation avec cette position initiale : on revient à Keystone, foyer de Jay Garrick, on ressort un ennemi du Golden, et, surprise, on revoit même Barry, via une utilisation habile des éléments introduits par Loebs dans ses tie-ins à Invasion. Pour la première fois, il adresse le traumatisme de Wally, son syndrome de l'imposteur vis-à-vis de son mentor, dans des scènes fortes et lourdes de sens, qui pavent le chemin pour des intrigues futures dont Return of Barry Allen n'est pas la moindre. Plusieurs aspects de l'héritage du Flash commencent à converger, tout ça pour faire progresser Wally en tant que héros, et ça fait sacrément plaisir.
Comme quoi, le run de Loebs, ça met un peu de temps à se trouver, ça montre graduellement en puissance, mais une fois lancé, le bonhomme sait ce qu'il fait. Foutrement dommage qu'il n'ait pas plus de reconnaissance, parce que purée il la mérite.
En tous cas, le mieux dans tout ça, c'est qu'il me reste encore plein de numéros à lire avant d'en avoir fini avec son travail sur la série