[UC : Urban Cult] Promethea

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Sasahara
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Re: [UC : Urban Cult] Promethea

Message par Sasahara »

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Je suis en train de relire la série. Ce bel album correspond au contenu des trois premiers tomes parus chez Semic, que j'avais déjà, et c'est avant que la série ne verse dans l'abstraction et le mysticisme dont parle DarkChap. Dans cette partie c'est bourré d'idées mais il y a encore un minimum de dramaturgie intéressante donc je recommanderais ce tome 1 sans hésiter à ceux qui ont aimé les autres travaux de Moore, "Top Ten" en particulier.

Bonus intéressants (des extraits du script de Moore) traduction revue, et souvent plus facile d'accès que celle de Semic, tout en étant néanmoins plus littéraire (toutes les parties poétiques du texte sont remises en vers avec rimes comme dans l'original). Quand à moi je prendrai aussi le tome 2 qui doit paraitre en mars, au risque d'y être largué mais ça reste un univers et un concept fascinant.
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Resendes
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Re: [UC : Urban Cult] Promethea

Message par Resendes »

Promethea Tome 2
Scénario : Moore Alan
Dessins : Williams III JH

Lorsque Sophie Bangs a choisi son sujet de thèse — les différentes itérations de l'héroïne mystique Promethea —, elle ne se doutait pas que ce personnage de fiction allait envahir à ce point son quotidien et que c'est elle, Sophie, qui deviendrait son nouvel avatar ! Parcourant les plaines d'Immateria, patrie des Idées, des Mythes et de l'Imaginaire, cette nouvelle Promethea va rencontrer ses prédécesseurs mais également d'anciens adversaires...
  • Collection : Urban Cult
  • Contient : Promethea #13-23
  • Pagination : 352 Pages
  • Prix : 35€
  • Sortie :05 mars 2021
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Resendes
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Re: [UC : Urban Cult] Promethea

Message par Resendes »

Sasahara a écrit : 15 déc. 2020 09:08

Je suis en train de relire la série. Ce bel album correspond au contenu des trois premiers tomes parus chez Semic, que j'avais déjà, et c'est avant que la série ne verse dans l'abstraction et le mysticisme dont parle DarkChap. Dans cette partie c'est bourré d'idées mais il y a encore un minimum de dramaturgie intéressante donc je recommanderais ce tome 1 sans hésiter à ceux qui ont aimé les autres travaux de Moore, "Top Ten" en particulier.
Bon de mon côté je n'ai pas réussi à rentrer dedans et au vu de ta dernière phrase je m'interroge pour Top Ten qui me donnait envie de loin. Promethea c'est vraiment beau, il y a de bonnes idées et l'édition de Urban est vraiment belle mais je ne sais pas je n'arrive pas du tout à trouver les personnages intéréssant et l'histoire ne prend pas le temps de se poser quelques minutes. Faut que ça parle, qu'il y ai de l'action et les deux en même temps. Le pire c'est que c'est pas forcément très bavard mais déjà que ça ne m'inspire pas, bah ça me passe au dessus le 3/4 du temps pourtant c'était cool l'idée d'une "Déesse" de l'imagination qui se "réincarne".
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Re: [UC : Urban Cult] Promethea

Message par Sasahara »

Il n'est pas surprenant que le premier contact ait été rude, ce fut le cas pour moi aussi, mais j'y suis revenu à plusieurs reprises et maintenant j'adore cet univers, et je te souhaite la même évolution..

Pour 'Top 10' qui est beaucoup plus accessible (il y a une trame policière solide qui structure la série) il ne faut pas hésiter c'est quasiment "satisfait ou remboursé" ! Par contre si tu fait là aussi un rejet il faudra commencer à s'inquiéter!
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Re: [UC : Urban Cult] Promethea

Message par Resendes »

Merci pour le retour, je prend note pour Top Ten et je viendrais te faire un retour pour le remboursement :P
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Re: [UC : Urban Cult] Promethea

Message par Sasahara »

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Enfin lu; ce deuxième tome (sur trois) contient: Promethea #13-23, donc 11 épisodes que pour ma part je n'avais encore jamais lus...

J'avais un peu d'appréhension surtout après avoir lu le commentaire de DarkChap à la page précédente, craignant que ce ne soit cette fois complètement abscons, mais pas du tout. Alors en effet, ce long voyage de Sophie et son amie Barbara (la Promethea qui l'a précédée) dans les différents recoins d'"Immateria", la dimension imaginaire, est ponctuée de dialogues didactiques assez denses qui font qu'on a l'impression d'être à la fac en train de suivre un cours sur les différents aspects du symbolisme de l'Antiquité à nos jours... et c'est vrai que ça pourrait rebuter certains!

Mais en ce qui me concerne ça passe crème d'une part parce que c'est intéressant et surtout que le plaisir est là car les dessins sont constamment sublimes - tout en se renouvelant constamment (Williams adaptant son style aux différents mondes traversés) et d'autre part parce que contrairement à un scénario embrouillé à la Morisson par exemple ici on n'est pas largué, on ne perd jamais de vue les bases de l'histoire, plutôt simples (Sophie aide Barbara à retrouver feu son mari en enfer ou au paradis, pendant que dans le monde matériel sa copine Stacy endosse le rôle de Promethea en son absence). Bref un régal pour moi, et j'espère ne pas être le seul !
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Re: [UC : Urban Cult] Promethea

Message par Resendes »

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Hellblazer
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Re: [UC : Urban Cult] Promethea

Message par Hellblazer »

Deuxième tome de "Prométhéa" lu.

Expérience de lecture des plus intéressantes. Et c'est le mot juste : expérience.
Si le premier volume racontait vraiment une histoire, dans laquelle Sophie se voyait devenir la nouvelle incarnation de Prométhéa après avoir choisit ce personnage mi-fictionnel et mi-mythologique comme sujet d'étude. Elle y affrontait divers adversaires, découvrait les mondes de l'imaginaire dans lesquelles évoluait son alter-ego, et rencontrait les précédentes porteuses de l'identité, du pouvoir et du nom de Prométhéa.

Moore en profitait déjà pour explorer des notions abstraites à propos de l'impact de l'imaginaire et de la fiction sur la réalité, et vice-versa.
On y croisait par exemple "le Loup" qui, sans être réellement un loup, représentait l'accumulation des bêtes ayant terrorisé l'humanité de sa naissance à nos jours. Et, de par son ancienneté et son ancrage profond dans l'imaginaire humain, cette créature était d'une puissance brute supérieure à des êtres plus récents comme Prométhéa elle-même.
Idée intéressante que Moore viendra ré-explorer avec "Jérusalem" où, dans le monde au-dessus du nôtre, la Northampton fantomatique était plus ou moins tangible en fonction de l'ancienneté de ses monuments, de ses rues, et des émotions liées à ces environnements.
Mais je m'égare.

Toujours est-il que si ce deuxième tome poursuit l'histoire de Sophie, il va laisser de côté la progression scénaristique pour plonger plus-avant dans les arcanes mystiques de l'Immateria (le monde de l'imaginaire, en gros).
Sophie part à la recherche de la précédente incarnation de Prométhéa (à noter qu'il est intéressant de voir ces itérations côte à côte ou dialoguer, tant pour la mixité de leur design, de leur personnalité, malgré la base commune de leur être imaginaire), perdue dans les limbes de l'Immateria. Puisqu'elle doit s'absenter, elle redonne temporairement le rôle de Prométhéa du moment à l'une de ses collègues du passé, qui aura elle-même à faire avancer l'histoire dans le monde réel.
Elle préparera surtout le terrain pour les événement du tome 3, mais permet de garder un ancrage avec la réalité, tout en permettant une certaine porosité entre les fils narrateurs.

Ici, Moore et J. H. Williams III (qui n'est pas qu'aux crayons mais qui est systématiquement crédité comme co-créateur) vont surtout s'amuser à explorer la géographie de l'Immateria et, avec elle, nous présenter les sphères de l'arbre de vie de la Kabbale. Moore y étale sa passion pour l'ésotérisme, la magie, le mysticisme. Ses personnages vont traverser les chemins et les sphères kabbalistiques, l'auteur y mêlant la symbolique de l'alchimie, dressant des parallèles entre les histoires, légendes et panthéons de diverses mythologies d'origines indo-européennes, nous faisant croiser la route et les écrits d'Alester Crowley ou d'autres personnages de son genre, agrémentant le tout de notions de philosophie, de psychanalyse et de méta-physique, etc.

Les personnages avancent et progressent, en apprenant sur eux-mêmes et sur le monde à travers ces différentes étapes sur leur parcours. Mais il s'agit surtout pour les auteurs de parler au lecteur, le quatrième mur étant parfois frôlé ou brisé. De lui présenter toute cette (sous-)culture du mysticisme.
Et je peux totalement comprendre que tous les lecteurs n'accrochent pas à cette évolution de la série qui se détache de son histoire pure pour aller vers l'abstraction et la présentation de concept.

J'ai personnellement beaucoup apprécié le voyage, parce que c'est de cela qu'il s'agit. Entre relecture de la Divine Comédie, plongée dans les Enfers de diverses antiquités n'ayant pas forcément existées, et parcours initiatique à la Joseph Campbell de la mort à la (re)naissance. C'est riche, très riche, par les thématiques explicitées et celles restant sous-jacentes.

Mais surtout, c'est riche en terme de graphisme. J. H. Williams III SE LÂCHE. Mais d'une force !
Ses dessins sont toujours aussi sublimes, mais ses mises en page...! Je pense que mon travail préféré du monsieur reste pour l'instant l'excellent "Sandman Ouverture", plus mature et maîtrisé, mais ici entre l'imagination fertile de Moore et les talents de l'artiste, on a droit à un travail magistral. La mise en page, toujours complexe et inventive, ne se répète jamais. Il ré-invente son travail pour s'adapter à chaque concept, chaque idée, chaque état de pensée, chaque sphère de la Kabbale. Le motif du cercle est celui qui revient le plus, mais lui-même se change pour coller à la scène, se plie, se dédouble, se change en un anneau de Moëbius que le lecteur devra suivre en même temps que les personnages au risque de s'y enfermer, etc.
Le visuel de cet album est vraiment magnifique. Grosse propension à l'Art Nouveau, courant chez JHWIII, mais se parant des variations nécessaires pour ne jamais virer à la redondance. On se retrouve avec une mise en image et des cadres très organiques, faisant parfois partie intégrantes de l'histoire, se mêlant aux éléments présents dans le décor, etc. Un travail d'orfèvre, vraiment somptueux. Beaucoup de pages, tirées en grand format, pourraient se suffire à elles-mêmes et s'exposer en l'état.

J'avais déjà été charmé par le travail de l'artiste sur d'autres œuvres ou même au tome précédent, sur le dernier chapitre je crois, où Sophie apprenait ce qu'était la magie et ce qu'étaient ses formes dans ce monde. Mais ici, la barre est encore au-dessus. Vraiment très impressionnant. Ça, plus les idées et le travail de Moore, si abstrait soit-il parfois, détaché de l'évolution scénaristique elle-même, m'a vraiment fait passer un excellent voyage.

Après cela, j'attends donc le troisième et dernier volume avec une certaine hâte. Je ne doute pas d'être conquis là encore par le dessin de JHWIII. Pour ce qui est de l'histoire elle-même, j'espère malgré mon appréciation du t2, qu'elle redeviendra un peu plus concrète, de la même manière que dans le tome précédent.
J'aime la conceptualisation de ce monde et des obsessions mystiques de Moore, mais j'aimerais avoir droit à une suite, une conclusion, quelque chose qui se tienne. J'ai assez bon espoir pour aller dans cette direction, au vu de la fin qui nous ramène dans le monde réel, changé mais prêt à aller de l'avant.

Quoi qu'il en soit et je le redis, cette plongée dans l'univers étrange de l'Immateria fut un pur plaisir artistique. Un très très beau travail. Difficile de le recommander si on n'a pas déjà accroché au premier tome qui préfigurait l'évolution abstraite de celui-ci, mais la quête initiatique et intérieure des personnages, les explications autour de la Kabbale et de ses symboliques m'a complètement conquis.

Bye ♪
Rien n'est plus beau et pathétique qu'une voiture sur le toit, les roues tournant encore, inertie lancée à perte et extinction. Plénitude du geste qui se perd, dans lequel tout s'achève. Reflet d'un monde où l'on se meut à vide, où l'on n'avance à rien.
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Re: [UC : Urban Cult] Promethea

Message par Sasahara »

Enfin lu le tome 3 (après avoir relu le précédent pour me remettre dans le bain)

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Cette fois aucun risque d'ennui car c'est le retour à l'action !
Sophie revient dans le monde réel pour reprendre son rôle de Promethea mais Stacey refuse de passer la main: combat dévastateur (pour New-York) entres les deux super-héroïnes puis retour sur "Immateria" pour régler ça par un procès devant les hautes instances... Mais ce n'est que le début: maintenant Promethea doit accompagner l'Apocalypse, la fin du monde - pas au sens strict mais au sens figuré: "la révélation" ! Malgré le FBI et de nombreux "héros de la science" qui tentent de l'arrêter rien ne pourra s'opposer à cette crise de la perception qui touche NY puis l'humanité entière...

Comme d'habitude le dessinateur s'en donne à coeur joie pour multiplier les styles correspondant aux différents états de la réalité décrite par l'histoire, il sait tout faire et le fait bien, c'est déjà une première raison impérieuse pour ne pas rater cet album. Seul le tout dernier chapitre est un peu rébarbatif puisque sans dramaturgie et visuellement totalement abstrait. Mais Alan Moore s'éclate lui aussi à animer une sorte de crossover de toutes ses séries de la période ABC (America's Best Comics) et on croise donc Tom Strong et sa famille ainsi que le jeune Jack B. Quick !

A vrai dire toute la seconde moitié de l'album est remplie de compléments et chapitres issus des autres créations de Moore pour ABC ainsi que de bonus sur la fabrication de la série, mais l'histoire est bel et bien achevée à peu près au milieu. N'empêche que ces 3 albums somptueux forment un écrin idéal pour cette série exceptionnelle (jadis éparpillée entre Semic et Panini) qui se place directement dans mes 3 ou 4 préférées de Moore (pour l'originalité, les personnages attachants et la réussite visuelle) et j'espère qu'un large public va la découvrir, malgré le coût global de l'ensemble...
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