Lu
Batman Bimestriel #1
Batman 50 à 52 :
Enfin ! Enfin, toute cette histoire autour du mariage entre Bat et Cat se termine avec le numéro 50 ! A l'occasion, on a quasiment le double de pages histoire de nous offrir, une double-page sur quatre, des illustrations pleine page de certains des artistes les plus célèbres ayant oeuvré sur la destinée du Chevalier Noir (Frank Miller, Neal Adams, Tim Sale, Bermejo, Jim Lee, Capullo, Ty Templeton, Paul Pope, Fabok, Albuquerque, etc.).
Pour le reste, pas de surprise, c'est évidemment le dénouement qu'on attendait. Toujours aussi chiant et inutile.
En revanche, les chapitres 51 et 52, c'est une autre histoire ! En même temps qu'elle change d'artiste (Lee Weeks entre en scène), la série remonte grandement dans mon intérêt !
Dans une affaire où Mr Freeze est soupçonné du meurtre de trois femmes, ce dernier est jugé au cours d'un procès dans lequel Bruce Wayne fait partie des jurés. Mais l'affaire prend une tournure intrigante lorsque les faits sont exposés, apportant le doute à Bruce. Aurait-il été trompé ? Les preuves de la culpabilité de Freeze auraient-elles été créées de toute pièce ? Mr Freeze a déclaré être coupable, mais sous la fureur vengeresse des coups d'un Batman qui n'attendait rien d'autre comme réponse qu'un "Je les ai tuées !".
La majorité du récit se déroule alors dans une ambiance assumant largement l'influence du film
Douze Hommes en Colère de Sidney Lumet. Ici, tout le monde est persuadé que Freeze est coupable, sauf Bruce Wayne. L'histoire met en scène le doute grandissant, puis la certitude de Bruce que Batman n'a pas fait son travail, qu'il n'a pas étudié l'affaire sous tous les angles.
On suit une enquête passionnante, on lit et écoute avec attention les arguments de Bruce qui se retourne contre son alter ego et fait face aux mauvais côtés de la réputation de Batman (son influence sur les jurés, dont il a sauvé la vie de certains d'entre eux, altère clairement leur perception de l'affaire). Passionnant.
Detective Comics 982 à 985 :
Le chapitre 982 est une histoire autonome de Michael Moreci contant le retour du diacre Blackfire à Gotham et le combat de Batman pour libérer les victimes envoûtées par Blackfire pour servir son culte. Une petite histoire bien dessinée (par Sebastian Fiumara) sur l'espoir apporté par Batman et sa conviction que Gotham n'est pas maudite.
A partir du chapitre 983 débute un nouvel arc,
A l'extérieur (
On the Outside), écrit par Bryan Hill et dessiné en partie par Miguel Mendonça (Philippe Briones prend la relève sur le 985). Et ça commence plutôt bien, même très bien en fait !
Une ancienne "victime" de Batman, se faisant surnommer Karma, refait surface et s'attaque à tous ses jeunes coéquipiers, mais aussi à ses fans affichés sur le net, déclarant qu'ils le rendent faible. Après quelques menus bottages de cul en règle du Signal et de Orphan, Bruce en vient à partager son avis, et commence alors à mettre l'équipe actuelle à l'écart pour le moment puisqu'il ne parvient pas à les protéger (et que l'ennemi en question semble connaître son identité secrète), mais on imagine parfaitement que les Outsiders d'origine vont faire leur retour dans le DC Universe quand Black Lightning se voit proposer par Batman de venir lui donner un coup de main pour gérer lesdits coéquipiers pendant sa croisade en solitaire.
Alors certes, on retourne dans une logique de nouveau groupe, ça peut énormément rappeler ce que Tynion a mis en place avant et donner dans la redondance, juste après que Batou a dissous son ancien nouveau groupe. Mais c'est fichtrement bien écrit et la façon dont Batman est tenu en échec tout au long de ces trois chapitres par un Karma très efficace et n'hésitant pas à tuer pour arriver à ses fins apporte beaucoup de tension et de suspense à cette histoire. J'ai vu qu'il s'agit d'un arc en cinq chapitres, j'ai hâte de voir ce que nous réservent les deux derniers !
Nightwing 1 à 6 :
Kyle Higgins est de retour pour écrire Nightwing, et il nous plonge dans un futur pas forcément apocalyptique mais quand même. En 2040, Gotham City et le reste du monde ont bien changé. Les super-pouvoirs sont considérés hors-la-loi, et ceux qui en possèdent reçoivent un traitement qui inhibe leurs pouvoirs, et si ce traitement ne fonctionne pas sur eux, ils sont envoyés au dodo forcé jusqu'à ce qu'une solution éliminant définitivement les pouvoirs soit trouvée. Toute cette histoire part d'un traitement qui donnait des pouvoirs à qui le souhaitait, entraînant une suite d'évènements qui menèrent à une terrible bataille générale à Metropolis en 2028 entre super-héros et super-vilains. Nightwing mit fin à cette guerre civile en... c'est pas l'heure !
Dick Grayson élève son fils seul. C'est un héros aux yeux du monde entier. Les rares super-héros restants le sont dans la clandestinité. Tout est chapeauté par une corporation liée à l'état aux méthodes totalitaires, traquant et surveillant les possesseurs de pouvoirs encore en activité, et dont Dick est le porte-drapeau. Tout déraille pour lui lorsqu'il découvre que son fils a des pouvoirs.
La force de ce récit repose sur son background, mais c'est aussi sa faiblesse. A la sortie de la lecture de ces six chapitres subsiste une sensation plutôt frustrante d'inachevé. Frustrante parce que le récit est loin d'être inintéressant, mais on nous en laisse finalement peu à voir. On vous présente un monde dont au final on ne vous laisse que peu d'informations sur ce qui l'a modelé.
Ainsi, on ne sait pas ce qui a vraiment causé cette soudaine guerre civile entre super-héros et vilains (la bataille elle-même, pas ce qui a amené à cette bataille). Il y a un petit côté
Old Man Logan dans le sens où on reste centré sur Dick Grayson et les répercussions mondiales de cette loi anti-pouvoirs se limitent à son point de vue. Mais on reste tellement dans le flou pour le reste que c'est... frustrant.
Autre point faible, Starfire est devenue un monolithe, une machine sans émotions, et j'aime pas du tout cette version. Elle passe l'ensemble des six numéros à imiter un Terminator. Elle subit malheureusement cette mode répandue des scénaristes qui pensent que pour rendre un perso féminin fort et charismatique il faut en faire un robot dénué de tout sentiment et de la moindre trace de féminité (Sansa Stark, Captain Marvel, pour prendre des exemples très récents), un comble dans le cas de Koriand'r ! Ce qui donne lieu à une scène involontairement hilarante entre Dick et Kory dans le chapitre 4 lorsque les deux anciens amants s'isolent pour discuter de leur ancienne vie de couple.
Bref, dans l'ensemble, c'est tout de même un récit pas mauvais. Frustrant, très frustrant, mais s'il avait été mieux exploité, un tant soit peu développé, il aurait été extrêmement captivant.