Je ne savais pas du tout à quoi m'attendre avec ce numéro spécial 80 ans de la Dame aux Merveilles. Quand je me suis trouvé face à l'objet, j'ai d'abord été charmé et étonné, vu les habitudes de l'éditeur, par sa couverture d'un rouge chaleureux inédit (mais peut-être aussi malheureux à long terme, le rouge étant la couleur qui déteint le plus vite).
Mais quand j'ai ouvert le bestiau, mon enthousiasme s'est refroidi lorsque j'ai vu les noms de certains auteurs requis pour célébrer les quatre vingtaines d'années de Diana. C'est une blague ? Pour son anniversaire ils ont demandé à Vita Ayala, Marguerite Bennett et Marghread Scott d'écrire des histoires pour la première super-héroïne ? Attends... les 75 ans ? Hein ?
Oui, ça aussi c'est drôle, en fait la moitié du livre publie des récits courts créés pour son 75 éme anniversaire...
L'autre moitié est consacrée au récent numéro 750 de Wonder Woman.
Donc, si j'ai bien compris, on a fêté les 75 ans de la Miss en 2016, et on fête cette année ses 80 ans ? Y a un pet quelque part. Oui, j'ai vérifié, elle est apparue pour la première fois fin 1941. Donc elle aura 80 boules dans plus d'un an.
Bon, mettons. C'est très très con, mais faisons comme si. Après tout, le film devait sortir ce mois-ci.
Alors, un petit bilan après avoir lu la bête. Le
Wonder Woman 75th Anniversary de 2016, ainsi que le
Wonder Woman Annual #1 de 2017 ? C'était nul.
Et sur le plus récent,
Wonder Woman #750 de janvier 2020 ? Pareil, de l'autosatisfaction, du redondant, du déjà vu, de l'inintéressant, des histoires courtes sans consistance. Ou presque, une bonne histoire, à mes yeux la seule de tout ce recueil, celle de Greg Rucka et Nicola Scott mettant en scène Circé et Cheetah. Là il se passe quelque chose.
Le pire, je l'ai lu du côté de Gail Simone. Ses deux histoires sont les plus affligeantes du numéro spécial 75 ans et du #750. C'est terrible.
Elle a du se perdre à un moment, ou a simplement perdu ses talents de scénariste, je vois pas d'autre explication.
Je vais faire l'impasse sur les horreurs dessinées par certains, comme Riley Rossmo en particulier, parce qu'heureusement en contraste, on nous offre aussi du Nicola Scott, du Liam Sharp, du Marguerite Sauvage, du Yannick Paquette, du Brian Bolland, du J Scott Campbell, du Alex Ross, dans les meilleures illustrations de Wonder Woman.
Je vais pas être plus insultant, ce recueil n'est pas mauvais, les trois-quarts du temps, mais il n'y a rien d'exceptionnel, rien qui en justifie l'achat en priorité, et en dehors d'une poignée d'auteurs reconnus, je trouve qu'on ne fait absolument pas honneur à l'une des premiers super-héros pour son anniversaire. S'il vous faut choisir, procurez-vous plutôt
l'Anthologie Wonder Woman toujours chez Urban, dix fois plus légitime et bien plus complète.